Le Plan Avenir réforme l’orientation scolaire, du collège à l’université, pour plus d’égalité, d’information et de réussite. Découvrez ses mesures clés.
Corriger les inégalités dès le collège
Dès le collège, les différences d’origine sociale et de genre influencent fortement les choix d’orientation scolaire. Les chiffres sont parlants : 9 enfants de cadres sur 10 rejoignent la voie générale, contre seulement 1 sur 2 chez les enfants d’ouvriers. Les écarts persistent aussi entre filles et garçons, notamment dans les matières scientifiques. Le Plan Avenir entend lutter contre ces inégalités en déconstruisant les stéréotypes et en favorisant une orientation plus équitable.
Parmi les mesures phares : les classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences (CHAMS), qui seront expérimentées dès la rentrée 2025. Ces classes accueilleront au moins 50 % de filles et proposeront des rencontres avec des femmes travaillant dans les domaines scientifiques. L’objectif : encourager les vocations et lutter contre l’autocensure des jeunes filles.
S’orienter en fin de collège….
Un accompagnement renforcé pour des choix éclairés
En classe de seconde, près de 60 % des élèves déclarent manquer d’informations sur les études et les métiers. Pour y répondre, le Plan Avenir prévoit un renforcement de l’accompagnement à l’orientation scolaire. Les enseignants, en particulier les professeurs principaux de 3e, bénéficieront dès l’automne 2025 d’une formation spécifique à l’orientation. Une certification intitulée « orientation, parcours, insertion » sera accessible aux enseignants volontaires. La formation initiale des professeurs intégrera également un module dédié.
Côté organisation, les traditionnelles 54 heures annuelles dédiées à l’orientation au lycée seront remplacées par quatre demi-journées annuelles, de la 5e à la terminale. Ces temps permettront aux élèves de découvrir concrètement le monde professionnel, par des visites d’entreprises, des forums ou des échanges avec des professionnels. Ils viendront compléter les stages obligatoires de 3e et de seconde, souvent premières immersions des jeunes dans le monde du travail.
Une épreuve de mathématiques anticipée en première
À partir de 2026, une nouvelle épreuve de mathématiques sera organisée pour les élèves de première, dans le cadre du baccalauréat. Trois sujets différents seront proposés, selon que les élèves suivent ou non la spécialité mathématiques, en voie générale ou technologique. Cette mesure vise à redonner toute sa place à la culture mathématique, essentielle dans de nombreux parcours d’enseignement supérieur.
Faciliter la transition vers l’enseignement supérieur
Le passage vers l’enseignement supérieur reste une étape redoutée, notamment à cause de la plateforme Parcoursup. Le Plan Avenir vise à simplifier cette phase : dès la campagne 2025, les réponses d’admission sont envoyées plus tôt et le calendrier est resserré pour que les lycéens soient fixés avant les épreuves du bac. De nouvelles informations sont ajoutées aux fiches de formation pour mieux guider les élèves : taux d’insertion, chances d’admission, débouchés professionnels, etc.
Une fois dans le supérieur, un accompagnement renforcé est prévu, en particulier pour les bacheliers professionnels. En BTS, un conseil de mi-semestre en novembre aidera à détecter les risques de décrochage. Une expérimentation permettra à certains bacheliers pros de suivre leur BTS en 3 ans au lieu de 2, pour mieux s’adapter à leur rythme. Par ailleurs, des classes préparatoires spécifiques pour les bacheliers pros verront le jour, elles aussi en 3 ans.
À l’université, moins d’un étudiant sur deux obtient sa licence en 3 ou 4 ans. Pour améliorer la réussite, le Plan Avenir prévoit d’étendre les parcours propédeutiques (comme les parcours PaRéO) à 45 universités d’ici 2027, contre 22 aujourd’hui. L’année de césure sera aussi valorisée et pourra donner lieu à des crédits ECTS, reconnus dans le cursus universitaire.
Des formations adaptées aux besoins de demain
Le monde du travail évolue, sous l’effet de la transition écologique, du numérique ou de l’intelligence artificielle. L’école doit s’y adapter. C’est pourquoi, à partir de 2026, le programme de sciences numériques et technologiques en seconde sera entièrement revu. La série STI2D, qui porte sur l’industrie et le développement durable, sera modernisée entre 2026 et 2027, avec l’objectif de la rendre plus attractive, notamment pour les filles.
Pour plus de clarté, les noms des filières technologiques et professionnelles seront également simplifiés. L’idée : que chaque élève et chaque famille puisse mieux comprendre l’offre de formation et faire des choix en toute connaissance de cause.
Conclusion : faire de l’avenir un vrai choix
Le Plan Avenir trace une nouvelle voie pour l’orientation scolaire en France. En misant sur l’information, la formation des enseignants, l’égalité des chances et l’adaptation aux réalités économiques, il vise à donner à chaque jeune les moyens de choisir son avenir. Une orientation juste, claire et ambitieuse, pour que l’avenir devienne vraiment un choix.
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